Couverture du roman Méduse
Ce concept est une représentation de la pièce que Méduse visite lors de son séjour sur le bateau de son bienfaiteur. Le passage du livre qui y fait référence décrit une multitude d’objets, le tout dans une ambiance mystérieuse, sombre et un brin lugubre, qui rappelle aisément l’univers visuel des travaux des maître·sses de la peinture baroque. En effet, tout au long du livre, la description des lieux où déambulent les personnages, tels que la maison des parents ou le manoir Atheneoeum est faite de sorte que le lecteur soit plongé dans un imaginaire typique d’une époque ancienne, quoique inconnue. Ce passage décrit également trois reproductions de méduses en verre soufflé qui paraissent d’une délicatesse si extrême qu’elle n’ose pas y toucher.

En raison de la constante dualité que Martine Desjardins provoque durant tout le roman, à la lecture du terme du terme « méduse », les lecteurs vacillent constamment entre ses multiples référents possibles. Est-ce l’animal ou la gorgone? Est-ce plutôt
une référence à la déesse Athéna, à la féminité ou encore à Ève, mère de l’humanité? Peut-être en raison de cette oscillation persistante, cette trinité de méduses fut à ma première lecture, une référence sans équivoque aux Trois Grâces, déesses du charme, de la beauté et de la créativité. En effet, ce référent incarna instantanément une formidable allégorie de l’importance de l’interrelation entre trois femmes du roman; Méduse, sa mère ainsi que la directrice de l’institut.

Cette couverture cherche donc à représenter la statuette de façon à faire honneur à cette constante interrogation. La technique de réalisation de cette illustration tente donc bien humblement de reprendre les codes du courant Baroque. Finalement, l’exclusion dont Méduse souffre au cours de sa vie et son étrangeté par rapport aux autres protagonistes dans cet environnement lugubre, sont illustré par le vif contraste créé par la texture et la couleur du vinyle iridescent des titres et de la statuette.

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